
Le Golok est un couteau national indonésien, courant dans les îles du Pacifique de Sumatra, Java, Sulawesi, ainsi qu'aux Açores et aux Moluques. Autrefois arme principale de la population locale, il est aujourd'hui devenu un outil agricole.
Le golok a une longue histoire et est mentionné dans des sources écrites du XVIIe siècle, notamment dans le texte historique fondateur Sejarah Melayu (1612), qui décrit l'origine, l'évolution et le déclin du Grand Empire maritime malais. On y trouve également Hikayat Hang Tuah (1700), une épopée locale relatant l'histoire de plusieurs guerriers alliés opérant sous le sultanat de Malacca au XVe siècle. Le golok existe en plusieurs variétés, selon les lieux de production : soundanais, javanais, malais, etc. Au total, on connaît plus de 20 modèles de golok, dont les caractéristiques techniques diffèrent considérablement. Certains appartiennent à des objets de culte utilisés lors de diverses cérémonies religieuses locales. Le golok, enchanté par les chamans, servait notamment de protection contre le feu, la sorcellerie et les catastrophes naturelles. Aujourd'hui, la ville de Sukabumi, sur l'île de Java, est l'un des centres modernes de production traditionnelle de golok. Des couteaux de différents types et tailles y sont fabriqués à la main, et les lames sont forgées selon des techniques traditionnelles.
Le design du golok est similaire à celui du couteau bolo que l'on trouve aux Philippines, dans l'archipel malais voisin. Cependant, sa lame est légèrement différente et ses dimensions sont plus petites. Sa longueur moyenne est de 20 à 45 cm et son épaisseur d'environ 4 à 5 mm. Son poids varie généralement de 500 grammes à 1 kilogramme. La lame est affûtée d'un seul côté et son manche est large, souvent sans pointe prononcée. Vers le manche, il se rétrécit, ce qui lui donne une forme de cimeterre fortement courbée, bien que certains couteaux soient de forme droite. L'équilibre de la lame est déplacé vers le centre, ce qui permet une coupe efficace du bois brut et visqueux. Les lames peuvent présenter des biseaux secondaires courbes ou convexes. Comme tous les couteaux traditionnels, les goloks étaient fabriqués dans l'acier au carbone le plus simple, à l'instar des faux, des faucilles et autres outils agricoles. Le manche était en bois dur ou en corne, le plus souvent par la méthode de la soie cachée. Il pouvait être recouvert de cuir brut. Sa forme incurvée et sa pointe prononcée étaient la « signature » du golok. Les couteaux les plus chers appartenant aux nobles avaient un manche en corne de cerf recouvert d'un alliage d'argent orné de divers motifs métalliques. Le fourreau était en bois, souvent orné d'inserts en corne de buffle d'eau, plus rarement en cuir épais et solide.
À l'origine, le golok était l'arme principale de l'homme indonésien, et il était de tradition de le porter quotidiennement. Au XXe siècle, le couteau est ainsi devenu l'instrument principal des crimes violents dans la région. Au début des années 1980, cette tradition a perdu de sa pertinence, la police ayant commencé à confisquer toutes les armes blanches portées ouvertement. À la même époque, le couteau est finalement devenu un outil domestique. Comme la machette latino-américaine, il peut être utilisé pour diverses tâches, comme couper du bois, dégager des sentiers dans la jungle, couper des aliments, etc. De plus, le golok demeure un attribut essentiel des arts martiaux traditionnels indonésiens, notamment du pencak silat, un art populaire.
Lorsque l'armée britannique a créé le premier Special Air Service (SAS) dans les années 1950, le Golok est devenu l'outil de survie de base des forces spéciales britanniques. Le « Golok n° 2-01 » était fabriqué à partir d'une seule feuille d'acier (méthode pleine soie), avec des plaquettes de poignée en bois. La lame standard du Golok mesurait 275 mm de long, pour une longueur totale de 450 mm. Le fourreau avec clip de ceinture était en toile. Cette variante de couteau ethnique a connu une longue tradition dans différentes régions du monde et a démontré son efficacité. Diverses publications, films et livres sur les forces spéciales l'ont popularisé dans le monde entier. Une telle renommée a incité les fabricants de couteaux spécialisés dans les « couteaux de survie » à s'intéresser à cet exemple de la culture indonésienne traditionnelle. Les versions modernes du Golok sont fabriquées dans un acier au carbone simple, capable de supporter de lourdes charges de coupe. Le type le plus courant est l'acier américain 1075 et ses équivalents. Cet acier est très résistant aux chocs et facile à affûter, mais il rouille fortement. Les manches de ces couteaux sont fabriqués en bois, en plastique et en matériaux polymères : Kraton, verre chargé, élastopolymère Forprene, etc. Les fourreaux sont fabriqués à la fois en cuir et en nylon, notamment en Cordura et en nylon balistique.
L'affûtage des couteaux Golok nécessite un système d'affûtage suffisamment grand pour accueillir en toute sécurité un couteau dont la lame peut atteindre 50 cm. Le TSPROF K03 est le système d'affûtage idéal. Les versions Golok traditionnelles et modernes sont équipées de lames en acier au carbone d'une faible dureté, comprise entre 54 et 56 HRC. Les abrasifs à liant céramique conviennent donc parfaitement. Ces abrasifs sont composés de carbure de silicium et d'oxyde d'aluminium. Il est également important de noter qu'il est conseillé de travailler ces aciers avec de l'huile, car ils rouillent fortement avec les pierres à aiguiser humides. Les pierres à aiguiser diamantées et CBN, fabriquées avec des liants galvaniques et métalliques (cuivre-étain), conviennent également à l'affûtage des Golok. Le polissage de la lame n'est pas nécessaire pour les couteaux Golok.
